"Pas de drogue, pas d'alcool, peu de viande pour cette jeunesse de moins de 21 ans à qui on a fait une croix noire sur la main pour ne pas qu'ils boivent d'alcool aux concerts, et qui se réunit, assume et lève le poing : no more hair anymore !"
Rubin Steiner, "Et si la
moustache était la perfection au masculin ?"
Dans un premier temps, j’avais été contacté par la
dynamique Marie-Pierre Bonniol pour participer à un zine thématique collectif
consacré, grosso modo, à la pilosité dans la culture rock. Plutôt que de partir
sur des sujets faciles, comme les crinières des hardos ou les bachantes à Lemmy
Kilmister je me suis lancé dans un petit essai à vocation parodique dont la
trame serait : voyons comment le mouvement straight-edge, pratique déviante au
sein d’une scène contestataire, en tant que sous-courant du punk rock originel,
a décidé de se raser le crâne pour bien montrer son positionnement idéologique
et moral en rupture radicale avec les porteurs de crêtes de la fin des années
70. Autant dire que c’était pas gagné d’avance. Ma seule certitude c’était de
vouloir citer Jules César dans la Guerre des Gaules et faire au moins une
référence à Astérix et Obélix. Les quelques mois qui viennent de passer n’ayant été pour moi qu’un enchaînement
chaotique de déménagements, de travaux, d’emballages et de déballages de
cartons ce qui devait arriver arriva : je n’ai jamais eu le loisir de torcher
ma contribution pour le premier numéro pileux de Minimumrocknroll. Mais les
pages d’Extra Jazz Magazine sachant se faire aussi accueillantes que les
poubelles de l’Histoire, voici le fruit d’une paire de week-ends studieux...
[Gw]
Après la sortie de "London Calling", les Clash se sont posés une série de questions, souhaitant par là-même susciter la réflexion au sein de leur propre public : "Qu'était le reggae ? Qu'était le ska ? Qu'était la Babylone contre laquelle les Rastas combattaient ? Quelles sont nos racines prolétaires ? Et, hum, comment devrait-on se couper les cheveux ?" (1). Eh bien il semblerait que la question se fût posée au-delà de la simple plaisanterie à la Woody Allen. Sur la pochette "London Calling" (1979) les garçons ont cette forte touche rock'n'roll des années 50 ; ils s'inspirèrent par la suite de l'exubérance propre aux Pistols avant de redevenir fifties et greasy pour "Combat Rock" en 1982. On ne verra la représentation d'un mohawk sur un visuel des Clash que dix années après la vague originelle, sur la pochette de l'album de la séparation, "Cut The Crap" (1985). Et sur les vidéos clips de deux des plus gros succès du groupe, "Should I Stay Or Should I Go", et "Rock The Casbah", Joe Strummer porte une crête, redonnant des lettres de noblesse à une coiffure alors largement sur le déclin. Une nouvelle génération venue au punk rock refait l'assimilation "punk dans ma tête = crête sur ma tête".
Le terme "punk"
servait déjà à désigner les groupes sauvages et carburant aux amphétamines dans
l'Amérique de la deuxième moitié des années 60, mais il est d'usage de faire
remonter l'apparition de la musique punk à la fin des années 70, avec des
groupes comme les Stooges, les Ramones ou Television aux Etats-Unis, et bien
sûr les Sex Pistols en Angleterre, archétype (ou caricature ?) de la culture
punk. Mouvement rebelle se voulant empreint de contestation sociale, le punk
connut une rapide récupération par le système dominant. Malcom McLaren, manager
des Sex Pistols, prit plaisir à expliquer dans "La Grande Escroquerie du
Rock'n'Roll" comment il mena la carrière du groupe en exploitant le marché
naissant du chaos, de la haine et de la frustration d'une partie de la
jeunesse. Les oripeaux du punk-rock ne tardèrent pas à devenir conventionnels.
Des codes vestimentaires s'imposèrent, certains survivant jusqu'aujourd'hui :
brodequins militaires, collants déchirés, tee-shirts troués et arborant des
mots provocateurs inscrits à la bombe de peinture ("fuck",
"destroy", "piss"...), colliers de chien, lunettes de soleil
(ou d'aviateur, de soudeur, de ski...), badges, cadenas, lames de rasoir et
autres épingles à nourrice en guise de bijoux, mini-jupes, accessoires SM,
pantalons slooghies, etc. La coupe de cheveux à retenir de la mode punk est
bien sûr la crête, avec toutes ses variantes possibles et ses couleurs
imaginables, des désormais classiques rose/vert/orange jusqu'à la décoloration
totale, traitement jusque là réservé à l'identification du personnage
représentant la Mort dans l'opéra classique. La crête avait cette force
symbolique de pouvoir représenter la notion d'explosion, comme si l'individu
tout entier avait été électrisé par la décharge d'énergie intérieure. La tête
du punk était incandescente comme celle d'une allumette. Le "spike
hair" était en tout cas une bonne façon d'en finir avec la coupe
"mickey", c'est-à-dire la coupe au bol en vogue durant la décennie
précédente. La crête tenait droite grâce à de généreuses quantités de graisse
ou autres substances guère recommandées dans les écoles de coiffure, notamment
la bière et la glu. Sid Vicious, le délicat bassiste des Sex Pistols,
recommandait tout simplement le crachat dans les cheveux pour les maintenir
dressés - ce qui demande manifestement la participation d'un tiers. Les Pistols
s'étaient inspirés de Richard Hell et consorts qui avaient fait de leur
tignasse une sorte de chaos hérissé. Du côté américain, seuls les Ramones
semblaient ne pas vouloir démordre de leurs franges qui leur cachaient le
visage (2).
Les cheveux dressés sur la tête étaient
bien sûr un signe de rejet des conventions sociales et de la bienséance.
Certains dadas et surréalistes avaient déjà fait le coup - cf. une célèbre
photographie du peintre Yves Tanguy en 1936. Souvenons-nous aussi de la coupe
d'Elsa Lanchester une année plus tôt dans le film de James Whale "La
Fiancée de Frankestein", incarnation de l'inhumanité retenue dans des
formes humaines. La coupe spécifique de la crête trouve son origine chez les
Indiens d'Amérique du Nord, notamment les Iroquois (3), les Mohicans et les
Hurons, ces derniers devant leur nom à leur coiffure, les missionnaires leur
ayant trouvé une ressemblance avec la "hure", soit la tête hirsute du
sanglier. Le punk se donne une image violente en arborant à son tour ces
attributs guerriers. En anglais, la crête est communément désignée sous
l'appellation "mohawk", qui n'est autre que l'équivalent américain du
mot "mohican" (4) . Outre l'évocation des guerriers des tribus
indiennes (5), la crête, évoque également le cimier médiéval, cette décoration
au sommet des heaumes des chevaliers, comme le dragon arboré par les premiers
rois gallois. On retrouve le cimier dans toute l'histoire militaire, sous
quasiment tous les uniformes et toutes les unités, chez les Grecs, les Romains,
les Gaulois, les Mayas (6) etc. Quoique
hostile à toute notion d'ordre social ou de soumission à la hiérarchie, le punk
fait donc référence au monde de la guerre, en privilégiant les références à la
violence et à la brutalité. Or le punk avait besoin d'exprimer de façon explicite
et immédiate son opposition radicale à la posture hippie : la haine avait
remplacé l'amour, l'amour de tous (le "peace" baba cool) bien sûr,
et, charité bien ordonnée oblige, l'amour de soi.
Le visage du punk est rasé. La
première explication à cette sobriété faciale est à mettre tout simplement sur
le compte du glabre adolescent, étant donné le jeune âge de ces nouveaux
rebelles. Il faut aussi invoquer le refus indiscutable du port de la moustache,
jugée bien trop conservatrice (aristocrates, anciens de la coloniale, vétérans
de la R.A.F). Quand à la barbe, elle est chez les hommes autant à la mode que
le port du cardigan à l'époque, et le punk ne saurait que prendre le
contre-pied des canons esthétiques en vigueur. Le Prince Charles apparaît complètement
barbu, et musicalement, c'est Abba et Demis Roussos qui cartonnent au Top of
the Pops. Visage rasé et cheveux hérissés, le punk efface les icônes barbues et
chevelues du type Jim Morrisson apparues à la fin des années 60 et idoles de la
jeunesse contestataire des années 70. Dans un sujet intitulé "I love
1976", la BBC rapporte que le port de la crête aura en tout cas créé un
sans-emploi de plus dans l'Angleterre de l'époque, en proie à l'inflation et au
chômage massif (7), quand une société licencia un employé arborant des
"spikes" si prétendument durs et piquants qu'ils auraient pu blesser
les yeux de ses collègues de travail !
Nul doute que l'image de la
crête se sera ancrée durablement dans les esprits comme l'indépassable emblème
représentatif du mouvement punk originel. Les références futures ne feront pas
défaut, et ce dans tous les domaines. Citons à la manière d'un inventaire à la
Prévert l'affiche d'ouverture du magasin Virgin Megastore sur Union Square à
New-York en 1998 (sérigraphie vue dans la galerie du San Francisco Art Lab), l'article fantaisie de carnaval
"perruque Mohawk " vue sur le catalogue Silly Jokes, ou encore le
clip de Marylin Manson "Lunchbox", dans lequel la scène de la tonte
du jeune garçon marque le passage à une attitude rebelle. Gloire et chute de la
crête, qui d'authentique excroissance
d'essence révolutionnaire sera descendue au niveau de signifiant pour
créatif d'agence de pub ou simple excentricité gaguesque.
Le sociologue Dick Hebdige de
l'école de Birmingham s'était livré dès 1979 à un travail de rapprochement de
la sous-culture punk avec d'autres cultures contestataires de la
Grande-Bretagne ou du monde (8). Son analyse du mouvement punk s'était
notamment attardée sur différents signes distinctifs : musique, comportement,
vêtements et coiffure. Ainsi Hebdige avait-il établi des rapprochements de type sociologiques entre danse pogo et
manifestations de solidarité prolétarienne, blousons cloutés et rejet
post-moderne de la culture consumériste, coiffure à l'iroquoise et dreadlocks
rastafariennes. Pour Hebdige, le punk est symptomatique de l'état général de la
société de la fin des années 70 au Royaume-Uni. Greil Marcus est allé plus loin
dans son bouquin "Lipstick Traces" puisqu'il a fait du punk un événement
symptomatique de l'histoire du XX° siècle dans son ensemble. Son propos : le
système favorise l'émergence d'une subversion interne basée sur une critique
fondamentale du régime politique (plus ou moins fasciste) et du système
économique (hyper consumériste). Le chaos capillaire a bien toute sa place dans
cette manifestation politique globale, comme le précise Martin Sprouse (9)
"l'élément central du punk est son anticonformisme et sa résistance à
l'autorité. Cela peut être observé dans le style du punk, ses vêtements sales
et loqueteux, sa façon repoussante de s'accoutrer et de se comporter."
Mais l'explosion punk ne
déboucha pas sur une révolution. Comme mouvement de contestation globale, le
punk fut un échec. Hektor Obalk en fit le constat (10) : "Hippie fut la
mode de la contestation. Punk est la mode de la consternation. Consternation
face à l'échec de la contestation, face au conformisme de l'anti-conformisme
(...). Face à cette ironie nouvelle et froide, le lyrisme des punks a tout de
suite paru ringard, leur engagement désuet, leur saleté hippie et leur
agressivité inutile". Le monde dans lequel "demain tout le monde
serait punk" (11) n'a pas vu le jour. Qu'est-il arrivé au punk ? Tout
d'abord, le punk fit l'objet d'une active récupération mercantile. Dès 1975, la
compagne de Malcom McLaren, Viviane Westwood, exploitait la boutique
"Sex", d'abord consacrée au revival Teddy Boy avant de se spécialiser
dans la "mode punk". En Angleterre et en Europe, le scandaleux s'est
vite transformé en chic (lire Pacadis). Après 77 et l'âge d'or des Sex Pistols,
le punk comme expression musicale s'est évaporé de la scène publique et a
évolué vers une version édulcorée : la new wave, rock à tournure plus
synthétique, purgé de la violence et de la provocation à tout crin. Aux Etats-Unis
l'évolution de la scène punk prit une tournure plus radicale et plus tournée
vers l'underground au début des années
80 en devenant le "hardcore", avec l'agressivité et la vélocité comme
caractéristiques principales, et comme influence séminale les bases posées par
des groupes comme les Ramones ou Wire (album "Pink Flag").
"L'Angleterre nous adonné cet electro/disco/funk néo-romantique et
l'Amérique nous a donné le hardcore", écrit Bruce Pavitt (12). "Alors
que des groupes arty ont continué à prendre leurs ordres du Royaume-Uni, des
balaises agressifs d'un côté à l'autre du pays se sont mis à former des
groupes, à fonder des labels, et ont monté à coups de bulldozer un réseau
anti-autoritaire suburbain." Il s'agit là quasiment d'un faire-part de naissance
du mouvement hardcore.
Le mouvement hardcore, que l'on
pourrait librement traduire par "dur de dur" trouve son nom dans
l'adjectif qualifiant la pornographie la plus crue et la plus explicite. Pour
le décrire musicalement, associons au hardcore trois courts adjectifs qui
constitueront vingt années plus tard le titre de la publication animée par
l'activiste Chris Dodge : "Short, Fast and Loud". La rapidité est
indubitablement posée comme critère fondamental. Quand le mouvement "techno"
connaîtra à son tour sa branche "hardcore", il s'agira de sa version
instrumentale la plus rapide et la plus agressive ("gabber"). Une
spécificité du hardcore est l'évolution en parallèle des trois éléments : la
musique, l'apparence et la politique.
La volonté d'exercer un contrôle politique permanent a conduit les
membres de la scène à élaborer un des réseaux de distribution et d'information
underground les plus élaborés des sous-cultures rock. Fanzines (13), labels,
réseaux d'échange, philosophie DIT poussée à l'extrême : toute une
structuration de la scène s'est mise en place, à même de favoriser les
conditions de développement d'une vie en marge de la société (14) , au moins
sur le plan culturel si ce n'est sur le plan du mode de vie à proprement parler
– vie dans les squatts, les communautés, voire dans les décharges (15) … Comme
tout groupe sous-culturel (16) , cette jeunesse développe son arsenal de
symboles et de références : musicaux, bien sûr, mais aussi vestimentaires,
lexicaux, etc. Le punk américain a emprunté une bonne part de son look à la
panoplie rebelle des bikers : vestes, cuir, bottes de motos, chaînes, têtes de
mort... Mais la nécessité est pressante de se détacher du côté conservateur de
la culture "redneck" (drapeaux sudistes, ratonnades, musique country).
Socialement, le mouvement s'ancre dans la classe moyenne inférieure américaine
des zones urbaines et péri-urbaines. Tant par son décorum que par son contenu
idéologique, le mouvement apparaît comme une réaction aux hippies et aux
yippies, dans la continuité des "mods" et des "rockers".
Poussé trop loin, cet élan réactionnaire a connu des excès condamnables. Le
hardcore a ainsi un temps connu une certaine confusion avec la scène
"skinhead", y compris dans sa branche raciste (cf. une photo datant
de 1981 d'un jeune fan de hardcore s'étant tondu une croix gammée sur le
crâne). On peut s'interroger aujourd'hui encore : s'agit-il d'une déplorable
prise de position politique, ou bien
faut-il y voir une énième provocation dans un certain esprit punk (17) ?
Branche minoritaire au sein
d'une culture minoritaire, la scène straight-edge émerge aux Etats-Unis au
cours des années 80. Richie Birkenhead, ancien membre de Youth of Today, a
«d'abord vu le straight-edge comme quelque chose de très punk, c'était une totale
rébellion»(18).Les punks et une grande partie des straight-edgers veulent
changer la société et utilisent pour cela le même instrument de communication,
la musique. «Le straight-edge a été conçu au début des années quatre-vingt en
réaction au nihilisme et à l'autodestruction du punk, adoptant à la place le
self control devant les tentations de la jeunesse d'expérimenter la drogue,
l'alcool, et le sexe occasionnel». Le straight-edge serait alors une sorte de
“positive punk" (19). Si le hardcore à proprement parler est une invention
californienne, un des groupes symptomatiques du passage du "punk" au
"hardcore" est de Washington D.C. et s'appelle Minor Threat
(20). Le groupe définit les postulats
de base du credo straight-edge dans sa chanson homonyme. Le straight-edger est
celui qui ne boit pas, ne fume pas, ne
se drogue pas et ne multiplie pas les relations sexuelles épisodiques.
Essentiellement des hommes, les épigones du mouvement straight-edge sont
glabres et se rasent le crâne. La boule à zéro est le niveau le plus DIY qui
soit de la coiffure DIY de la coiffure, et le crâne rasé ne tarde pas à devenir
un signe de reconnaissance des membres entre eux, et du rejet du monde
environnant. Dès leurs débuts, les gangs de jeunes qui donneront la famille organisée
autour de Minor Threat et du label Dischord apportent une certaine importance à
l'apparence de leur crâne. "Nous nous faisions une rayure sur la tête à la
manière d'un putois avec une bombe de peinture", rapporte Ian McKaye
interviewé par Steven Blush. Le crâne rasé s'est donc imposé comme un signe de
refus. Refus du passé chevelu, refus d'une Amérique normée. Racontant son passé
au sein d'un crew de jeunes skateboarders du nom de Sahearo, Ian McKaye se
souvient d'une scène infestée de "hill-billies" conservateurs :
"dès que nous avons commencé à nous raser les cheveux, tous les autres
skaters ont commencé à nous traiter de pédales" (21). De nombreuses
anecdotes rapportent des agressions des membres de la communauté hardcore
découlant directement de l'apparence physique, coupe de cheveux avant tout. Les
"jocks" (jeunes beaufs) des high schools et des colleges semblaient
priser particulièrement la chasse à ces kids rasés, mal fagotés et plus ou
moins pouilleux. Le rituel viril du rasage du crâne va de pair avec l'ambiance
de bagarres à répétition qui a été une réalité des premiers âges du hardcore
(22). Arborer un crâne rasé confère un aspect indubitablement martial. Un
lecteur de la Guerre des Gaules se souviendra de Jules César se moquant de
l'apparence hirsute des guerriers de la "Gaule chevelue" par
opposition aux légionnaires romains disciplinés, efficaces, au visage rasés et
aux cheveux courts (23).
Minor Threat utilise l'image
classique du troupeau de moutons pour
stigmatiser la masse. Pour reprendre le fameux dessin de Cynthia Connely, le
straight-edger serait au mieux un mouton noir, celui qui se démarque du
troupeau. Idéalement, il ne serait pas un mouton du tout. Le sophiste Synésios
de Cyrène n'écrivait-il pas déjà au IV° siècle avant notre ère (24) : "si
l'homme est à la fois le plus intelligent et le moins velu des êtres vivants,
de l'aveu de tous, le mouton - qui est le plus stupide de tous les bestiaux -
est aussi celui dont la toison est la moins clairsemée et la plus épaisse. Conclusion
: la pilosité est ennemie de l'intelligence puisque toutes deux refusent de
coexister" ?
NOTES :
1. À lire -dans "Last Gang in Town: The Story and
Myth of the Clash" par Marcus Gray, éd. Henry Holt
2. Dans son autobiographie
"Poison Heart" (version française "Mort Aux Ramones", Ed.
Au Diable Vauvert,2002)Dee Dee Ramone raconte comment, fasciné par la barbe de
son psychiatre le Dr Finkel, il envisage de pousser la provocation en laissant
pousser sa propre barbe "J'ai tout de suite su que les autres allaient
s'arracher les cheveux de rage. Johnny Ramone lui-même m'avait dit, un jour,
que c'était le summum suprême, de se laisser pousser la barbe et se raser le
crâne en même temps. Ce que j'ai fait, par la suite."
3. Notons l'hommage fait à la
tribu par le groupe anglais G.B.H. sur l'album "Midnight madness and
beyond" (1986) avec la chanson "Iroquois"
4. Cambridge International Dictionary of Engish
5. Sans en faire une posture
systématique, évoquons quand même une possible attitude de soutien aux Indiens
eux-mêmes, à une époque où les "American natives" (les indiens
indigènes) souffrent à la fin des années 70 de la ségrégation gouvernementale
aux Etats-Unis.
6. E. Bourassin et P. Joubert,
"Le Costume militaire" (Ed. Alain Gout)
7. Cf. la chanson des Clash,
"Career Opportunities", sur leur premier album, CBS 1977
8. Dick Hebdige, "Subculture : The Meaning Of
Style", Ed. Meuthen, London, 1979.
9. Martin Sprouse, "Threat By Example",
Pressure Drop Press,1989
10. Hektor Obalk, "Les
Mouvements de Mode", Robert Laffont 1984
11. Patrick Eudeline,
"L'Aventure punk", Le Sagittaire
12. Bruce Pavitt, dans les notes
de pochette du LP "American Youth Report", Bomp Records
13. Lire "Le choix du
samizdat comme désir de préserver le punk de l'exploitation capitaliste de l'industrie
musicale", Felix von Havoc, in "Punk sub-culture or counter-culture
?", University of Minnesota, 1991
14. lire Cometbus
15. Cf. Dick Hebdige, "Subculture : The Meaning
Of Style". Meuthen, London, 1979, ou Hall Stuart ed. Restance Through
Rituals. Hutchinson, London, 1976
17. Cf. le "Bromley
Contingent", sorte de fan club/garde rapprochée des Sex Pistols arborant
des brassards nazis.
18. R. Birkenhead, in Beth Lahickey, "All Ages,
reflections on straight-edge", Revelation Records ,1997
19. The Salt Lake Tribune, 29
avril 1997, cité in "Le straight-edge : un mouvement musical à base
ascétique" (par Gilles Flouard), mémoire réalisé à l’Institut d’Etudes
Politiques de Bordeaux
20. Sur l'histoire de Minor
Threat et le SxE lire Joe Carducci (label manager de SST Records de 1981 à
1986) : "Rock and the pop narcotic", éd. Redoubt, 1990 puis
rééedition chez 2.13.61 (Los Angeles), la maison d'édition d'Henry Rollins
21. In Reason To Believe (Leeds, UK) n°8 (printemps
2003)
22.Lire "American Hardcore
- A Tribal History" par Steven Blush (Feral House), même si l'auteur est
imbu de sa propre fascination pour la violence virile. Son essai transpire d'un
certain rejet des groupes politisés et à tendence intellecturelle. Son
orientation est plus inclinée vers ce que les américains appelleraient une
"macho thug attitude".
23. Un lecteur plus portés sur
les bandes dessinées que sur les classiques latins se souviendra peut-être
aussi de l'avis de recherche de deux fugitifs gaulois se limitant à une
description essentiellement capillaire des individus : "un petit blond à
grandes moustaches et casque ailé, un gros roux à grandes moustaches et à
tresses" (Gosciny et Uderzo, "Astérix Gladiateur", Dargaud)
24. Synésios de Cyrène,
"Eloge de la Calvitie", Arléa.